LE grand hall du portail était devant Morgane, Katone et moi. Nous devions traverser les dimensions pour nous retrouver en enfer afin d’aller l’âme d’une innocente méritant les Champs-Elysées. LA mission était simple, nous devions juste récupérer l’âme d’une guerrière morte dans d’affreuses souffrances.
Portant le nom D’Imladrell, cette elfette aux oreilles pointues était considéré comme la plus grande héroïne de son époque, du moins chez les elfes sylvains et selon le clan. Chez les Hith-Celeb (brume d’argent), nommé comme ça à cause de l’emplacement de leurs forêts, au cœur de brume.
Ayant affronté pendant plus de 633 ans les ors sans relâche, on la pensait invincible. Telle une amazone aux cheveux blonds, elle surgissait sur le champ de bataille et tirait inlassablement des traits meurtriers filant à une vitesse folle. Au fil d’années, son pouvoir grandit et elle devait beaucoup plus puissante, invoquant ses flèches, faisant pleuvoir la mort sur ses ennemis.
Lorsqu’elle atteint ses 750 ans environ, son pouvoir se mit alors à diminuer, le temps se faisait sentir. Bien que son visage ne perdait pas sa beauté d’antant, ses bras devenaient moins puissants, son cerveau moins réactif. Les orcs, eux, continuaient d’affubler en masse pour aller se briser sur une barrière de flèches elfiques. Ce fut lors de son 760ieme anniversaires environ qu’Imladrell se leva pour la dernière fois. Elle avait l’habitude de porter une armure légère même lorsque son art baissait. Elle avait l’habitude de mettre son arc en bandoulière même lorsque les orcs étaient loin. Et c’est ainsi qu’elle partit à la guerre, lorsque le cor des orcs se fit entendre.
Pendant près de deux heures, des centaines d’orcs se firent massacrer entrainant de pertes minimes aux elfes. Mais la plus puissante était morte. A force de servir, son arc s’était brisé et, refusant d’être un boulet, elle avait décidé de s’élancer dans la mêlée pour anéantir tous les orcs qui s’approchaient trop près de ses camarades. Sauf que les bras elfiques ne sont pas vraiment fait pour résister à la poigne orc et bientôt, elle fut désarmée. Lorsqu’on n’a plus rien pour se défendre, on a perdu le combat.
Elle fut tué d’un coup qui lui brisa le crâne. Les orcs couverts de flèches la dévorèrent et, lorsque les elfes vénèrent chercher son cadavre, ils ne trouvèrent même pas ses os. Elle était morte, dévoré et en morceaux. Elle arriva alors en enfers, dans les limbes, au chemin des indécis. Lorsqu’elle passa devant les tribunaux, confiante d’elle, soit qu’ils étaient corrompus par le mal soit qu’ils lui en voulaient d’une surcharge de travail à cause des orcs, ils ne lui donnèrent pas le droit d’aller aux paradis à proprement parler. Pas assez mauvaise pour se faire torturer, pas assez bonne pour se faire cajoler, ils lui conseillèrent de revenir plus tard, lorsqu’ils auront décidé de leurs sorts. En gros, ils la laissèrent dans la plaine des indécis.
C’était là que nous devions aller la chercher. Master avait une dette envers elle ou un truc du genre. Alors, confiant de nous et désireux de voir les enfers, nous franchîmes le portail.